La généralisation continue des pratiques agro-écologiques est le fil rouge du volet « production agricole » d’Afterres2050.
Pour comprendre ce que recouvre ce vaste ensemble de savoir-faire, il faut aller sur le terrain, écouter les pratiquants « historiques », ceux-là même sur lesquels nous nous sommes appuyés pour construire le socle des référentiels agronomiques du scénario.
Pour ce faire, une seule adresse : OSEZ l’agroécologie
OSAE, c’est à la fois un réseau d’agriculteurs expérimentés et une plateforme gratuite d’échanges animée par Solagro, alimentée régulièrement de nouvelles démonstrations, de nouveaux résultats. OSAE, c’est aussi de vivifiantes vidéos prises en bord de champs. Agricultrices et agriculteurs évoquent leur quotidien, la reconquête – patiente mais réelle – de marges d’autonomie, expliquent pourquoi ils sont moins vulnérables face aux aléas du climat et …des marchés.
Tous les systèmes (grandes cultures, élevage), et toutes les intensités de parcours se croisent dans OSAE.
Il y a par exemple André Paulin et son virage brutal milieu des années 80 (Voir sa vidéo ici) « Je pensais être à la pointe du progrès en produisant plus d’un million de litres de lait par an, avec 3 traites journalières et des vaches en zéro-pâturage. On n’avait qu’un objectif: produire plus et intensifier. C’est l’accumulation des dettes et l’augmentation du prix des matières premières (aliments notamment) qui m’a conduit à remettre à plat mon système, et finalement, à me convertir à la bio ». Pour Jean Hamot, l’objectif, c’est de faire revenir la vie dans son sol, et transmettre une exploitation durable à son fils (Voir sa vidéo ici) . « Grâce à l’arrêt du labour, l’expérimentation de couverts végétaux et le semis-direct, nous voyons la vie qui revient dans les champs, c’est gratifiant ! Prochaine étape, la réduction des phytos ».
Bios, production intégrée, ou conventionnels plus prudents, tous sont fiers : fier d’avoir osé, fier d’avoir réussi, en tâtonnant, en échouant parfois, souvent sans beaucoup d’appui, ni de reconnaissance.
Leurs façons de faire, iconoclastes aux yeux de certains il y a deux décennies, ont fini par poser les bases d’un modèle qui, peut faire vivre correctement nos agriculteurs dans des fermes plus durables, résilientes, des fermes qui comptent davantage sur la biodiversité que sur les hyper-technologies !