Des enjeux nutritionnels et environnementaux
En matière d’alimentation, le scénario Afterres cherche à aligner les enjeux nutritionnels et environnementaux, et à rendre accessible à toutes et tous une alimentation saine, sûre et durable. Il mobilise plusieurs leviers.
Surconsommation et gaspillage alimentaire
Tout d’abord celui de la surconsommation. On le sait, on mange trop gras, trop sucré, trop salé ; on mange trop, tout simplement. Un adulte a besoin de 60 grammes de protéines par jour, il en consomme en moyenne en France 80 grammes selon le CREDOC en 2019 (en baisse de 10 grammes par rapport à 2000).
S’y ajoutent les pertes et gaspillages : selon la FAO, les protéines disponibles en France représentent 120 grammes par jour. En France, les pertes et gaspillages représentent 10 millions de tonnes de produits alimentaires par an, soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d’euros. L’Europe et la France se sont engagées à diviser par 2 les gaspillages d’ici 2030.
Une assiette plus végétale
Enfin il existe un large consensus scientifique sur la nécessité de végétaliser notre assiette. L’empreinte environnementale de notre alimentation est principalement due aux produits d’origine animale.
Sur les1 600 kg de CO2eq émis par an et 4 000 m2 de surfaces agricoles mobilisées pour nourrir un adulte en France, la viande, le lait, les œufs, en représentent plus de 80 %.
Avec le scénario Afterres, la consommation de protéines animales diminuerait de 40%, et la part des protéines végétales passerait de 36 % à 50 %.
Le régime alimentaire moyen retenu dans le scénario Afterres n’émet que 1 000 kg CO2 et ne nécessite que 2500 m2 de terres agricoles.
80% des émissions de gaz à effet de serre et des surfaces agricoles mobilisées pour nous nourrir sont liées aux produits d’origine animale.
En jouant également sur les modes de production, il est possible de réduire encore significativement les émissions de gaz à effet de serre pour les diviser par 2,5 environ.
Quelques ressources
- Simulation prospective du Système Alimentaire et de son empreinte carbone – Étude SISAE – 2022
- L’empreinte énergétique et carbone de l’alimentation en France– Étude CECAM, 2019
- Le projet TRANSFood – en cours
- Le Revers de notre assiette – 2019
- L’étude BioNutriNet – 2014–2018
Les importations
Si la végétalisation de l’alimentation est le principal levier de réduction des impacts de notre régime alimentaire, il n’est pas le seul. Nous consommons des produits importés, dont certains participent à la déforestation. C’est le cas notamment du soja, du café, du cacao notamment. Réduire ces importations passe par la modification des modes de production et la substitution du soja importé ; par le choix de produits provenant du commerce équitable et de modes de production durable ; et par une diminution de la consommation de certains produits.
Quelques ressources
La Face cachée de nos consommations – Quelles surfaces agricoles et forestières importées – 2022
Voir la table ronde Importations – La face cachée de nos consommations – 2022
La pêche
Quant au poisson, en grande partie importée, l’assiette Afterres voit sa part réduire des deux-tiers. Les ressources halieutiques sont menacées par la surpêche et par le changement climatique. Généraliser la pêchécologie permettrait de reconstituer les stocks, mais pas de dépasser les 100 millions de tonnes de la pêche mondiale actuelle. Or les Français consomment trois fois plus que la moyenne mondiale. Par équité, nous devons diviser par 3 nos consommations.
Voir la table ronde La Pêchécologie : Du concept à la mise en pratique – 2023
La transition alimentaire dans les territoires
L’« assiette Afterres » est, pour de nombreux territoires, un point d’entrée pour initier des démarches prospectives à leur échelle. Les Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) peuvent avoir un effet de levier sur le système alimentaire local, et la déclinaison d’un scénario « de type Afterres » adapté aux spécificités locales permet aux acteurs de discuter d’un horizon commun, sur des bases quantitatives et non seulement qualitatives.
Pour générer un impact significatif, les PAT doivent se doter d’objectifs ambitieux et qui soient à la hauteur des enjeux actuels en matière de climat, de biodiversité, de santé notamment ; tout en restant jugés réalistes par celles et ceux qui seraient chargé·es de les mettre en œuvre.
C’est la vocation du programme TETRAA ou du réseau ALTAA, de construire de telles démarches.
En savoir plus :
Afterres dans les territoires
Quelques ressources complémentaires :
Webinaire – Quelle place pour l’assiette dans les politiques publiques ? – Université Afterres – 2021
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