La méthanisation en zone céréalière

L'exemple de Biométhagri34

Que ce soit en zones d’élevage ou de grandes cultures, les modèles de développement de la méthanisation doivent être adaptés à la diversité des contextes.

Biométhagri34 illustre le développement de la méthanisation en zone céréalière, avec une approche agronomique poussée sur une exploitation 100% végétale.

Les Cultures Intermédiaires à Vocation Énergétique (CIVE)

Sur ce type de ferme, les Cultures Intermédiaires à Vocation Énergétique (CIVE) sont les ressources majoritairement mobilisables ; elles offrent un bouquet d’avantages pour l’environnement et tout l’agrosystème.

Le scénario ADEME, visant 30 TWh à l’horizon 2030, repose notamment sur la mobilisation de 6 TWh de ces CIVE, soit 6 000 km2 de surface (en considérant un rendement très conservateur de 4 tonnes de matière par hectare, à 30% de matière sèche), et un pouvoir méthanogène de 75 Nm3 CH4/tonne brute), qui sera mobilisée, par définition, en interculture, c’est-à-dire entre deux cultures à vocation alimentaire, qui reste la priorité.

On recense en France près de 27 000 km2 de sol nu en hiver et 15 000 km2 de CIPAN (Culture Intermédiaire Piège À Nitrate). L’implantation de CIVE occuperait donc l’équivalent de 13% des surfaces d’intercultures d’hiver laissées en sol nu ou implantées en CIPAN ; ceci sans concurrencer l’alimentation.

La limite de 15% de cultures dédiées en question

On observe sur le terrain que la limite des 15% de cultures dédiées fixé par l’État français n’est jamais atteinte, avec une réalité autour de 5% des plans d’approvisionnements constitués de cultures énergétiques.

Or cette question mobilise fortement les opposants à la filière et focalise l’attention sur ce risque de détournement, éclipsant par là-même tous les atouts d’une méthanisation bien construite, « à la française » comme qualifiée par les sénateurs français dans un rapport relativement récent.

Lire le rapport de la mission d’information du Sénat sur la méthanisation :  Méthanisations : Au-delà des controverses, quelles perspectives ? 

De fait, nous pourrions réduire à 5% voire 0% de cultures dédiées, avec une tolérance à conserver la première année de mise en service. Une prime pourrait être redonnée aux CIVE dans le dispositif de soutien, en contrepartie de ce durcissement de la loi et en échange du respect d’un cahier des charges précis, excluant par exemple le recours à l’irrigation autrement que pour sécuriser la levée et excluant également toute fertilisation à l’aide d’engrais de synthèse.

Extraits du rapport de la mission du Sénat :

« Notre pays a besoin d’une méthanisation équilibrée, cohérente avec les territoires, respectueuse de l’environnement et utile aux agriculteurs »

« […] la mission d’information s’est prononcé en faveur d’un développement piloté de la méthanisation, fondé sur une évaluation continue – presque en temps réel – du bilan environnemental, notamment carbone, de la filière française. Cette évaluation devra servir de boussole à la conduite de la politique publique de soutien et d’encadrement de la méthanisation, en facilitant l’identification des pratiques les plus vertueuses ou, au contraire, les potentielles sources de dégradation du bilan carbone global. »

Voir le webinaire : La méthanisation agricole dans le mix énergétique français – Les cultures énergétiques

Voir le webinaire : Les CIVE – Cultures intermédiaires à vocation énergétique – Bénéfices pour les sols ou concurrence avec l’alimentation?

Lire aussi :

La méthanisation en zone d’élevage 

Le développement de la filière méthanisation

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