Le régime alimentaire représente l’un des grands leviers du scénario Afterres. Pour activer ce levier et proposer des arbitrages sur les manières de produire, la question des importations, ou encore les habitudes de consommations, il faut d’abord s’interroger sur la demande alimentaire, très différente en fonction des pays.

En France, la demande alimentaire reflète une grande part de surconsommations notamment en ce qui concerne:
- Les protéines : 85 g/j / adulte contre 60 g recommandés
- Le sucre : 20 éq. « morceaux de sucre » /jour contre 16 recommandés
Les pertes et le gaspillage représentent une part très importante du régime actuel, 30 à 40 g par jour et par individu selon les données de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Afterres table sur une division par 2,5 du gaspillage alimentaire, du champ à l’assiette.
Deux leviers principaux sont à activer : diminuer les surconsommations & substituer les protéines animales
Université Afterres 2023 – Acte 3 du scénario Afterres
Les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) présentent des variations marquées selon les régimes alimentaires, comme le révèle l’étude BioNutriNet qui se base sur les coefficients de l’étude CECAM. L’impact sur le climat varie significativement en fonction de la quantité de viande consommée, montrant un écart de facteur 3 entre un régime sans viande (moins de 500 kgCO2eq/an par adulte) et notre régime moyen actuel (entre 1000 et 1500 kgCO2eq/an).
Sur le levier de substitution aux protéines animales, l’assiette Afterres affiche deux principaux objectifs :
– L’inversion de la répartition entre protéines animales (1/3) et végétales (2/3),
– La réduction de la consommation de lait (Aujourd’hui 900 mgCA/jour dont 400 issus de produits laitiers / Demain 700mgCa/jour dont 300 issus de produits laitiers.)
Les arbitrages d’Afterres2050
L’assiette que propose le scénario Afterres2050 imagine l’évolution de nos consommations, et se concentre sur ces deux leviers. Cette proposition est calculée en fonction de l’ensemble de la population et n’est donc pas prescriptive.

Cette assiette, loin de vouloir imposer un régime universel, ouvre des perspectives sur nos régimes alimentaires, et sur les systèmes de production à favoriser (moins de viande, moins d’exposition aux pesticides…).
Ces équilibres s’appuient sur la demande alimentaire actuelle, demande qui va évoluer dans les prochaines années, au même titre que la croissance démographique.

Source – Solagro
Ressources
– Université Afterres 2023 – Acte 3 du scénario Afterres
– Publication de la FAO sur les coûts cachés de notre alimentation – FAO. 2023. The State of Food and Agriculture 2023. Revealing the true cost of food to transform agrifood systems. Rome.