Les limites planétaires pour l’exploitation des ressources marines sont dépassées. À l’échelle mondiale, la pression sur les stocks de poissons de mer ne cesse d’augmenter et la proportion des espèces surexploitées de s’accroître. En 2022, le 2 mai représentait déjà le jour du dépassement pour les poissons. L’équivalent du stock annuel pêché sur les côtes françaises avait déjà été consommé dans le pays, qui importe les 2/3 de sa consommation de poisson.
La France, qui est un important consommateur et importateur de produits de la mer, a son rôle à jouer. En effet, elle est le 5ème consommateur de produits aquatiques en Europe avec 33 kg/an/hab (FAOSTAT) dont 24 kg provenant de la pêche et 9 kg de l’aquaculture, alors que la moyenne mondiale est de l’ordre de 20 kg/an/habitant avec 10 kg provenant de la pêche. Quant à la production, elle est d’à peine 8 kg/an/habitant pour la pêche et 2 kg/an/habitant pour l’aquaculture. En d’autres termes, nous consommons beaucoup plus que ce que nous produisons dans l’hexagone, et beaucoup plus que la ration d’un terrien moyen (source : Afterres2050 Biodiversité : un scenario fondé sur la nature et pour la nature, 2022).
Le scénario Afterres2050 intègre une réduction de la consommation de poissons de façon à limiter la pression sur les stocks et contribuer à une répartition plus équitable des ressources à l’échelle mondiale.
- Quels sont les leviers d’action pour envisager la durabilité de la pêche et de l’aquaculture française à l’horizon 2050 dans le contexte de changement global ? Approches par prospective et modélisation dans le cadre du projet FORESEA2050 coordonné par Mathieu Doray de l’IFREMER.
- Pendant de l’agroécologie en agriculture, le concept de pêchécologie proposé par Didier Gascuel de l’Institut Agro interroge sur les nouvelles formes de pêche à inventer, pour concilier conservation de la biodiversité et exploitation durable des ressources vivantes de la mer.
- Modifier les habitudes de consommation, privilégier la pêche côtière et les circuits courts pour assurer une meilleure valorisation aux pêcheurs, réduire la surpêche et les pratiques impactant les fonds marins, constituent autant de leviers d’action mobilisables, représentés par le réseau Poiscaille et l’association Pleine Mer.
Voir le webinaire Afterres2050 Biodiversité – La « pêchécologie » – 2023
Voir le support de présentation et Lire la Foire aux questions