Prospective sur l’empreinte énergie et carbone de notre alimentation
L’étude SISAE – Simulation Prospective du Système Alimentaire et de son Empreinte carbone – propose 4 scénarios, qui ont servi de support au volet agriculture et alimentation de la prospective Transition(s) 2050 de l’ADEME.
Lire l’étude – SISAE – Simulation Prospective du Système Alimentaire et de son Empreinte carbone
Cette étude fait suite à l’étude CECAM – Contenu Énergie et Carbone de l’Alimentation des Ménages – qui incluait la production agricole, la transformation agro-alimentaire, les transports, la distribution, et l’utilisation pour estimer l’empreinte carbone de notre alimentation.
« Notre alimentation représente le quart de notre empreinte carbone, dont les deux-tiers au niveau de la production agricole. »
Lire l’étude – CECAM – Contenu Énergie et Carbone de l’Alimentation des Ménages
Dans ces deux études pilotées par Carine Barbier (CIRED-CNRS), avec un consortium de partenaires, Solagro a pris en charge la partie agriculture, et a produit les scénarios sur l’alimentation, avec le soutien d’Emmanuelle Kesse-Guyot (laboratoire EREN).
Les données ont été produites à partir de l’outil MoSUT.
Débattre à partir de scénarios contrastés pour l’agriculture et l’alimentation de demain
Le scénario S1 de l’ADEME « Génération frugale » repose principalement sur des changements majeurs dans les modes de vie: 3 fois moins de viande qu’aujourd’hui, des systèmes de productions à très bas intrants, jusqu’à 70 % de bio.
Au contraire le scénario S4 « Pari réparateur » demande peu au consommateur mais beaucoup au progrès technique. Les régimes alimentaires sont peu modifiés, l’agriculture continue à mobiliser beaucoup d’intrants, et les techniques permettent de réduire les gaz à effet de serre, mais la neutralité carbone n’est atteinte que grâce aux puits de carbone géologiques, et à de nombreux paris.
Selon Solagro, le débat public devrait porté sur les chemins entre le S1 très ambitieux et le S3 « Technologies vertes », qui mobilise assez modérément le consommateur et reste plus raisonnable que le S4 sur les options technologiques.
De son côté, Afterres2050 propose un itinéraire proche du S2 « Coopérations territoriales » pour le régime alimentaire, du S1 pour les modes de production agricoles et du S3 pour les bioénergies. Ces scénarios sont destinés à encadrer le débat, pas à l’enfermer.
Le scénario S1 permet de réduire de 60 % les émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture, contre 40 % pour le scénario S3, qui doit donc mobiliser plus de puits de carbone pour aboutir au même objectif global.
Mais le climat ne résume pas tout : le S1 offre de nombreuses autres aménités, en termes de biodiversité, de consommation de ressources, de diminution des impacts et pollutions de toute nature. La principale limite réside dans l’acceptabilité d’une transition alimentaire aussi forte et rapide.