Prospective du système alimentaire et de son empreinte énergétique et carbone

Cinq visions de l'alimentation en France vers la neutralité carbone en 2050

SISAE

Aller vers la neutralité carbone du système alimentaire du champ à l’assiette à l’horizon 2050 impose une évolution sensible des régimes alimentaires et des arbitrages à différentes étapes : les systèmes de production agricoles et le partage d’usage des sols, le niveau d’importations et d’exportations de produits agricoles et alimentaires et le transport associé, les systèmes de transformation ou encore les modes d’approvisionnement des ménages.

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Six visions du système alimentaire en 2050 sont décrites dans ce rapport. Cinq scénarios sont communs à l’exercice Transitions 2050 de l’Ademe et un scénario reprend le scénario SNBC-AMS 2019. Les résultats montrent tout d’abord l’importance des synergies possibles entre les préoccupations de santé publique, une plus grande autonomie alimentaire et la protection de l’environnement.
La production agricole reste une source majeure d’émissions de gaz à effet de serre en 2050 non seulement pour l’ensemble du système alimentaire mais également dans l’empreinte carbone globale tous secteurs confondus.
L’objectif de neutralité carbone impose de réduire drastiquement les émissions de méthane et d’oxyde d’azote. La réduction des pertes et des gaspillages, ainsi qu’une alimentation beaucoup plus végétale et nutritionnellement équilibrée sans surconsommation de calories ou de protéines, sont incontournables. L’évolution des pratiques agricoles doit permettre une meilleure gestion de l’azote en privilégiant la fixation symbiotique, celle-ci pourrait
assurer la majorité des apports azotés. Rediriger la production agricole domestique vers le marché intérieur, relocaliser des filières déficitaires sur le territoire,
sont également des leviers importants pour réduire les importations de produits agricoles et agroalimentaires.
Des millions d’hectares de terres agricoles dans les pays fournisseurs de la France seraient ainsi libérés. Une plus grande autonomie alimentaire peut permettre une division par trois du transport de marchandises, qui pèse de manière non négligeable dans l’empreinte carbone du système alimentaire.
Les émissions de CO2 issues de la combustion des énergies fossiles représentent la moitié de l’empreinte carbone du système alimentaire actuel. La sobriété dans les usages, du champ à l’assiette, est la première étape. Elle permettra de limiter les besoins conséquents d’investissement dans des équipements, des motorisations, des organisations logistiques, des bâtiments plus efficaces énergétiquement et la généralisation de l’usage d’énergies décarbonées.

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