Que ce soit en zones de grandes cultures ou d’élevage, les modèles de développement de la méthanisation doivent être adaptés à la diversité des contextes. Face à la décroissance de l’élevage déjà à l’œuvre, comment accompagner les transitions de ces systèmes, quel rôle peut jouer la méthanisation, quels effets engendrés par sa mise en place et quelle traduction concrète sur un territoire ?
Les Fermes de Figeac dans le Lot donnent un exemple de développement de la méthanisation en zone élevage, avec un accompagnement de la transition des élevages de ruminants et le passage d’un risque de concurrence fourragère à une opportunité pour atteindre collectivement l’autonomie en fourrages.
Sur ce territoire, la première ressource est constituée des déjections animales, et leurs nécessaires compléments végétaux :
- Nécessaire car les ensilages de matières végétales compensent très souvent la mise à l’herbe des animaux pour le pâturage
- Nécessaire également car nous percevons la méthanisation comme un des outils disponibles pour accompagner la baisse tendancielle des cheptels, et la réduction associée des excédents structurels d’azote et phosphore ainsi que des émissions de gaz à effet de serre (on a perdu plus de 330 000 bovins viande et plus de 360 000 bovins lait sur ces 20 dernières années.)
Cette diminution tendancielle va certainement engendrer pour les exploitations de méthaniseurs une transition progressive d’une ration majoritaire en déjections animales (lisiers et fumiers) vers une ration végétale, ce qui est déjà une réalité sur le terrain.
Au-delà de l’enjeu environnemental, cette transition répond aux attentes de beaucoup de jeunes qui ne souhaitent pas poursuivre le schéma parental et la charge de travail associée à un élevage bovin lait par exemple : il ne s’agit pas nécessairement d’arrêter l’élevage mais de décapitaliser une part du cheptel.
En outre, la valorisation par les méthaniseurs des prairies libérées par les ruminants permet de conserver des paysages ouverts, et de contribuer à la préservation de la biodiversité importante des prairies, mais aussi, grâce au digestat, d’apporter l’azote minéral manquant au système de grandes cultures.
Le scénario Afterres2050 qui alimente le volet biomasse du scénario négaWatt, évalue que le potentiel mobilisable était de 27 TWh pour les déjections animales, 13 TWh pour les herbes de fauche et 31 TWh pour les résidus de cultures.
Voir le webinaire : Afterres2050 Méthanisation : Accompagner les zones d’élevage de ruminants en transition et la Foire aux questions
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