La méthanisation et les pratiques agroécologiques associées –
une solution à bénéfices multiples
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La production d’un gaz renouvelable
La méthanisation apparaît d’abord être une solution au regard de l’enjeu climatique. Le gaz issu de la biomasse, produit par méthanisation, affiche un bilan gaz à effet de serre nettement plus positif que le gaz d’origine fossile. En effet, même si tous deux dégagent la même quantité de CO2, celui issu de la biomasse provient par définition de matières biodégradables qui se seraient décomposées par une autre voie, si elles n’avaient pas été méthanisées. La méthanisation participe par ailleurs à la réduction de l’épuisement des ressources énergétiques fossiles.
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L’amélioration de la fertilisation des sols
Dans les exploitations, la méthanisation permet d’optimiser la gestion de la fertilisation. Elle permet à la fois la production d’un engrais azoté efficace, grâce à la minéralisation de l’azote organique des effluents agricoles (fumier, lisier) et des résidus de cultures (pailles) mais aussi la production de nouvelles sources d’engrais azoté minéralisé, grâce à la méthanisation de cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE) ou d’autres biodéchets du territoire. La production d’un azote organique local et efficace permet aux agriculteurs de diminuer leur recours aux engrais chimiques.
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La gestion optimisée des effluents
Sans méthanisation, les fumiers et lisiers sur les exploitations agricoles sont généralement stockés en bout de champ ou dans des fosses non couvertes pour une durée de 4 à 9 mois. Avec les gaz émis dans l’atmosphère durant ces périodes de stockage, l’agriculture est responsable de 97 % des émissions d’ammoniac en France. Avec l’ajout d’une unité de méthanisation sur l’exploitation, les déjections animales sont stockées moins longtemps (moins de 8 jours) avant d’être introduites dans le digesteur, réduisant ainsi largement les émissions gazeuses dans l’atmosphère.
L’adaptation des pratiques agricoles est concomitante au développement de la méthanisation. La couverture du stockage du digestat liquide, ainsi que la valorisation du biogaz récupéré, permettent de limiter la volatilisation de l’ammoniac et du protoxyde d’azote. Selon l’étude ACV, ces pratiques améliorent de 20 % la réduction de l’impact sur le changement climatique et sur les particules fines. L’épandage par enfouissement direct des digestats liquide et solide dans le sol limite également considérablement la volatilisation de l’azote. Cette pratique va jusqu’à une réduction de moitié de l’impact des particules fines par rapport à une exploitation sans méthanisation.
La couverture du stockage du digestat étanche au gaz et l’épandage du digestat par enfouissement sont primordiales pour que la situation avec méthanisation soit favorable sur le changement climatique et sur les particules fines.
Voir aussi le webinaire : Digestats – Caractéristiques et précautions d’emploi
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L’importance des cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE)
L’implantation de cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE) à la place de cultures intermédiaires pièges à nitrates (CIPAN) permet de diminuer la lixiviation de nitrates et l’érosion du sol, limitant l’eutrophisation de l’eau douce et marine. Elle permet aussi d’augmenter le potentiel de stockage de carbone dans le sol (+ 4,3 tC/ha stocké sur 20 ans) et ainsi limiter l’impact sur le changement climatique. Ces cultures génèrent par ailleurs une ressource supplémentaire de production de biogaz.
L’introduction de 20 % de légumineuses en mélange dans la CIVE permet également de fixer de l’azote atmosphérique et donc de limiter le recours aux engrais de synthèse.
Voir aussi le webinaire : Les CIVE – Bénéfices pour les sols ou concurrence avec l’alimentation ?
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Un complément de revenu
La méthanisation permet de créer des emplois en milieu rural de façon durable. Alors que le secteur agricole traverse de multiples crises depuis plusieurs décennies, la méthanisation peut apporter un complément de rémunération pour les agriculteurs et agricultrices.